Ingénieur, physicien et philosophe de formation initiale, Jean-Gabriel Ganascia s’est très tôt tourné vers l’intelligence artificielle. Il a obtenu une thèse de docteur ingénieur sur les systèmes à base de connaissances en 1982 puis une thèse d’État sur l’apprentissage machine en 1987, toutes deux soutenues à l’université Paris-Saclay. Aujourd’hui, il est professeur d’informatique à la faculté des sciences de Sorbonne Université et membre honoraire de l’institut universitaire de France.
Il poursuit ses recherches au LIP6 (Laboratoire d’Informatique de Sorbonne Université) où il dirige l’équipe ACASA (Agents Cognitif et Apprentissage Symbolique Automatique). Spécialiste d’intelligence artificielle (EurAI Fellow), d’apprentissage machine et de fouille de données, ses travaux actuels portent sur le versant littéraire des humanités numériques, sur l’éthique computationnelle et sur l’éthique des technologies de l’information et de la communication.
Dans le passé, il a animé le Programme de Recherche Coordonné « sciences cognitives » (1992-1994) avant de créé et de diriger le Groupement d’Intérêt Scientifique « sciences de la cognition » (1995-2001) qui finançait les actions du ministère de la recherche, du CNRS, de l’Inria, du CEA et de l’INRETS en matière de sciences cognitives. Il a créé et dirigé le Labex OBVIL (2011-2021) qui coordonnait les efforts des informaticiens du LIP6 et des équipes de littérature de la Sorbonne sur le versant littéraire des humanités numériques. Il a été aussi été membre (2011-2016) puis président (2017-2021) du COMETS (comité d’éthique du CNRS).
Il est aujourd’hui membre du CNPEN (Comité National Pilote d’Éthique du Numérique), président du comité d’orientation du CHEC (Cycle des Hautes Études de la Culture), président du comité d’éthique de Pôle-Emploi et président de l’AFAS (Association Française pour l’Avancement des sciences). Outre ces articles à caractère scientifique, Jean-Gabriel Ganascia est aussi l’auteur d’une douzaine d’ouvrages destinés au grand public dont le dernier, Servitudes virtuelles, a été publié aux éditions du Seuil en 2022 et a obtenu le prix du livre FIC.
C’est mon domaine de recherche depuis plus de 40 ans. J’ai un grande expérience dans cette discipline dans laquelle j’ai beaucoup publié et que j’ai enseignée à de nombreux étudiants. J’ai travaillé sur de multiples secteurs de l’IA, notamment sur l’apprentissage automatique, l’apprentissage profond, l’IA générative, la démonstration automatique, etc. J’ai aussi fait des présentations à des publics de non-spécialistes qui veulent comprendre la définition, les défis et les enjeux actuels de l’IA. Je suis en mesure de montrer comment l’intelligence artificielle est appliquée (et sera appliquée dans un avenir proche) dans des domaines spécifiques tels que les FinTech, les technologies de la santé, l’agronomie etc.
Je travaille depuis plusieurs années sur l’éthique du numérique et l’éthique de l’intelligence artificielle. Je suis en mesure de présenter les menaces, de distinguer clairement les vrais dangers de périls imaginaires comme la fable de la Singularité technologique. Ces dangers couvrent notamment ce qui touche à la protection de la vie privée, les biais algorithmiques et les discriminations éventuelles qu’ils engendrent, l’iniquité des technologies, les manipulations, la menace sur l’autonomie individuelle et les libertés publiques, etc. J’expliquerai également les réglementations actuelles qui ont été élaborées pour nous protéger de ces risques.
L’objectif de l’humanisme de la Renaissance était de mieux comprendre l’homme en étudiant les œuvres de l’esprit humain. Avec le numérique, nous entrons dans un nouvel humanisme, l’humanisme numérique, où il est possible de mieux appréhender l’intelligence humaine grâce à la puissance du numérique. Les sciences cognitives nous permettent d’étudier plus précisément le substrat biologique de notre intelligence, tandis que les humanités numériques renouvellent les humanités traditionnelles avec la puissance du numérique. Je voudrais décrire les avancées récentes dans ces domaines et montrer en quoi elles peuvent nous rendre optimistes quant à l’avenir de l’humanité, malgré les craintes véhiculées par les transhumanistes.
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