De l’employé qui possède déjà de l’expérience et qui cherche à embrasser une nouvelle carrière ou bien à consolider son poste dans l’entreprise, au freelance en devenir qui essaye de se faire une place sur une marketplace en ligne, en passant par l’employé de la Gig Economy (l’économie à la tâche) qui nous livre notre commande sur le pas de la porte, au tout jeune étudiant qui découvre son campus physique ou digital… ils ont tous un objectif en commun. La volonté de valoriser leur potentiel, de maintenir une source de revenus pour subsister et enfin, de progresser et d’aller de l’avant.
Sommes-nous en mesure d’absorber l’information de manière plus efficace si l’apprentissage est hautement personnalisé à chaque profil d’apprenant ? Est-il possible de poursuivre l’apprentissage au-delà de l’éducation traditionnelle reçue au cours des 20 premières années de nos vies ?
Quelles forces ou facteurs vont façonner la manière dont nous apprenons, notre motivation à apprendre et où nous apprenons ? Est-ce que la prochaine vague de l’apprentissage va donner lieu à une campagne ou à un mouvement national, ou bien un changement discret va-t-il déclencher et maintenir ce nouvel élan ?
J’ai décidé de partager ces questions et plus encore avec mon laboratoire de prévision des futures tendances en innovation sociale FutureScape 248 durant 4 mois, l’année dernière.
Nous avons ensuite dévoilé le rapport Future of Learning: 2020 to 2025 à la fin de l’année. Quelles ont été mes motivations pour me lancer dans ce projet ?
Voyez-vous, j’ai été frappée par le fait qu’en tant que jeunes enfants, et plus particulièrement avant l’âge de 7 ans, on nous enseigne essentiellement à travers le jeu et la stimulation de notre imaginaire. Cependant, on s’attend surtout, à l’exception de certains environnements propres aux startups par exemple, à abandonner cet état d’esprit ludique et à poursuivre en grande partie à travers le langage des tableaux Excel et des présentations PowerPoint sans fin, dès notre entrée dans la vie professionnelle.
Et pourtant, notre capacité à apprendre de manière efficace par la découverte, les sorties sur le terrain et l’appel à l’imagination, ne disparait pas uniquement parce que nous avons 30 ans et non plus 13.
En fait, la recherche montre que nous avons besoin d’un savant cocktail de chimie et de neurotransmetteurs pour apprendre efficacement.
Les boîtes à outils que nous adoptons doivent mobiliser plusieurs sens, et ce même en tant qu’adultes.
Je me souviens d’une phrase entendue au cours de mon enfance qui m’a accompagnée tout au long de mon parcours de vie : « la connaissance est le pouvoir ». Mes parents ne parlaient pas de pouvoir dans le sens de statut ou d’influence, mais plutôt qu’une compréhension plus profonde enrichissait notre capacité à prendre une décision éclairée ou même à catalyser le changement.
Au cours d’une année incertaine telle que celle que nous traversons, dans le sillon de la pandémie mondiale et des turbulences économiques, il est plus que jamais crucial de faire le bilan et d’enquêter sur la manière dont l’apprentissage, à la fois dans le domaine éducatif et dans la sphère professionnelle, va évoluer et ce qui serait nécessaire pour l’élever au niveau suivant.
Nous nous trouvons déjà à mi-chemin de la quatrième révolution industrielle, ou « Industrie 4.0 », et continuons à être les témoins d’avancées technologiques et scientifiques majeures qui entraînent des bouleversements systémiques impactant presque tous les secteurs. D’après le rapport Tech Nation 2020, l’économie digitale mondiale pèse désormais 11.5 mille milliards de dollars et poursuit sa croissance. Londres demeure un terrain fertile stable pour les innovations émergeantes dans la Tech ayant un réel impact social.
Les progrès technologiques et sociétaux doivent s’élever à l’unisson. J’ai littéralement exprimé cette idée depuis près de 10 ans, sur scène devant 3 000 personnes lors de l’ouverture d’une conférence et pendant la diffusion en ligne, devant une audience virtuelle.
Alors que les dynamiques de notre environnement social et professionnel sont sujettes à de nombreux rebondissements, l’apprentissage en lui-même est en pleine évolution. Des études en neurosciences montrent que nous pouvons absorber jusqu’à 4 fois plus d’informations par le biais de médias de types immersifs. Il a été démontré que l’e-Learning requiert entre 40 à 60% de temps en moins pour apprendre un sujet, en comparaison avec la classe traditionnelle. Avec des avancées telles que l’IA émotionnelle, cela signifie que l’éducation peut enfin commencer à s’adapter à chacune de nos manières d’apprendre.
C’est ce qui m’a conduite à entreprendre cette étude ambitieuse pour la mairie de Londres (et ses partenaires) qui, à son tour, a permis d’identifier 4 pistes principales qui sont susceptibles d’influencer l’apprentissage dès maintenant, et ce jusqu’en 2025 :
- Une vague de spécialisations qui évoluent rapidement façonne le milieu du travail. Quelles compétences nous permettront au mieux de faire face à notre futur collectif et quelle utilité pour les compétences que nous possédons déjà dans notre boîte à outils ?
- Les progrès émergents qui s’installent lentement dans notre environnement façonnent l’expérience de l’apprentissage en lui-même, avec l’arrivée de logiciels sensibles aux émotions qui peuvent percevoir l’humeur de l’apprenant, des systèmes d’apprentissage qui s’adaptent pour répondre à chacune de nos façons uniques d’apprendre, ou encore la technologie haptique avec un « Internet du toucher » époustouflant.
- Les progrès émergents qui s’installent lentement dans notre environnement façonnent l’expérience de l’apprentissage en lui-même, avec l’arrivée de logiciels sensibles aux émotions qui peuvent percevoir l’humeur de l’apprenant, des systèmes d’apprentissage qui s’adaptent pour répondre à chacune de nos façons uniques d’apprendre, ou encore la technologie haptique avec un « Internet du toucher » époustouflant.
- À mesure que différentes forces modifient l’environnement de travail et d’apprentissage autour de nous, nous devons faire évoluer nos concepts concernant le lieu et la manière dont l’apprentissage se déroule. En partant d’une approche d’apprentissage puis de travail, pourrions-nous voir émerger davantage de trajectoires non linéaires ?
En tant que futuriste spécialiste de l’innovation centrée sur l’homme et son impact positif sur la société, je crois fermement que nous devons rechercher de nouvelles opportunités d’apprentissage pour aider l’humanité à s’élever.
Nous sommes tous unis dans notre désir de nous préparer au mieux à nos avenirs dit « collectifs », pour comprendre le présent et le futur. Et, à terme, pour améliorer de manière responsable le potentiel humain et bâtir un avenir inspirant pour tous ceux qui en hériteront.
