Jean Troillet est le détenteur du record de vitesse de l’ascension de l’Everest par la face nord.
Jean Troillet est un alpiniste de haut niveau, qui affiche plus d’un record à son palmarès. Depuis plus de 50 ans, il a gravi les plus hauts sommets et repoussé ses limites pour devenir aujourd’hui une véritable légende de l’alpinisme. Jean Troillet a également partagé plusieurs aventures en haute altitude avec d’autres grandes figures de la discipline, tel que l’aventurier Mike Horn.
Aujourd’hui, Jean Troillet souhaite communiquer ses conseils en leadership et en développement personnel tirés de ses propres expériences en tant que conférencier, et à travers son dernier ouvrage « Une vie à 8000 mètres ».
Vous comptez à votre actif l’escalade de dix sommets de plus de 8000 mètres, tous vaincus en style alpin et sans l’apport d’oxygène. Lors d’une récente interview, vous vous qualifiez vous-même de « survivant », ayant traversé des épreuves difficiles lors de vos aventures. D’où tirez-vous votre force pour persévérer et atteindre les buts fixés ?
Lors de mes aventures, je me prépare à accepter de souffrir et à savoir renoncer lorsque les conditions sont trop dangereuses.
Quelle a été votre expérience la plus marquante lors de vos aventures en haute montagne ?
Une des dernières aventures qui m’a marquée est celle partagée avec mon ami Blutch. Nous étions partis de notre camp de base népalais vers le Tibet pour faire la face sud du Shishapangma (8’046 m.), en six jours d’autonomie avec une approche dans l’inconnue. Nous avions très peu d’équipement ; une toile de sur-sac de bivouac pour les deux et un minimum de nourriture.
Vous avez été guide de haute montagne au Canada pendant près de 10 ans. Selon vous, quelles sont les clés du succès pour créer la cohésion et atteindre les défis en équipe ?
La clé du succès est qu’il faut respecter chacun et se mettre au niveau physique du plus faible. L’équipe doit s’entraider pour atteindre l’objectif.
Comment avez-vous appris à gérer vos limites, ainsi que vos capacités physiques et mentales ?
J’aime à les repousser tout en restant maître de la situation et surtout, ce sont mes années d’expériences qui m’ont permis d’aller très loin dans l’aventure.
Vous êtes le premier homme à avoir descendu la face nord de l’Everest en snowboard et vous détenez le record de vitesse de l’ascension de l’Everest également par la face nord. Quel est votre prochain défi ?
Actuellement, je prépare mes prochaines aventures sur les neiges horizontales après les faces verticales de l’Himalaya. Je suis allé en Terre de Baffin sur l’île de Bylot, Canada, puis dans les glaciers du Groenland, puis au Kamtachka, Russie. Je suis partant pour la traversée du nord du Groenland, puis le pôle sud, le grand nord du Canada et le pôle nord.
En 2016, les spectateurs ont pu découvrir un long métrage dédié à votre parcours et à vos exploits, « Jean Troillet, toujours aventurier ». Qu’est-ce que signifie ce film pour vous ?
Ce film m’a rappelé les magnifiques aventures que j’ai vécues et c’est un héritage que je laisse à mes enfants. J’ai été très ému de toute cette amitié à travers les images. J’ai été touché de voir que tous mes amis contactés ont accepté de participer au tournage.
La « Fondation Jean Troillet » d’utilité publique a pour vocation de promouvoir l’univers de la montagne et la protection de son écosystème auprès des enfants à travers des conférences et des stages. En qualité d’alpiniste et amoureux de la nature, quel est votre regard sur la question environnementale ?
En tant que parent, d’adulte, il est de notre devoir de montrer l’exemple en respectant la nature et de sensibiliser les jeunes à la fragilité de cette planète. Ce qui m’inquiète, c’est la politique mondiale vis-à-vis de l’écologie en détruisant chaque année un peu plus la planète par de grandes catastrophes écologiques comme par exemple le sable bitumineux en Alberta, Canada.
Quelle est votre « citation » favorite ?
« De la passion on ne guérit pas, on voudrait qu’elle soit contagieuse »
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