Rasmus Ankersen est un auteur à succès, un entrepreneur, un conférencier-expert en développement personnel et un consultant qui intervient auprès d’organisations et de grands sportifs à travers la planète.
Président du Midtjylland FC au Danemark et co-directeur du Brentford FC au Royaume-Uni, il a participé à la reconnaissance de ces clubs pour leur implémentation de la Big Data au cœur du pilotage des processus de décision. En 2016, Rasmus a publié « Hunger in Paradise », répondant à l’une des questions les plus épineuses auxquelles les dirigeants doivent faire face aujourd’hui : comment les organisations prospères peuvent-elles poursuivre leur succès tout en éliminant la complaisance ?
Au cours des dernières années, Rasmus a été appelé par de nombreuses marques reconnues à l’international afin de partager les résultats de ses recherches sur la haute-performance.
Quelle est la leçon la plus importante que vous ayez retenue de l’année 2020 ?
Parmi les nombreux enseignements, je retiens l’importance de réfléchir aux pires scénarii possibles. L’instinct naturel de l’homme penche vers l’optimisme lorsque l’on est frappés de plein fouet par une pandémie, et d’assumer que cela va rapidement passer. Dans certaines des organisations dans lesquelles je suis intervenu, nous avons adopté une posture plus sceptique, et je pense que cela nous a beaucoup aidés. Se forcer à envisager les pires situations possibles vous donne la force et la robustesse nécessaires pour affronter une crise telle que celle-ci.
Comment résumeriez-vous en quelques mots « The Gold Mine Effect » et « Hunger in Paradise » ?
« The Gold Mine Effect » s’attache à analyser les facteurs communs qui se retrouvent chez les plus grands talents sportifs au monde, et à expliquer comment transposer ces recettes au monde de l’entreprise. « Hunger in Paradise » traite probablement du plus gros défi auquel font face les organisations aujourd’hui : comment se débarrasser de la complaisance ?
Vous avez appliqué l’innovation au football de manière très réussie. D’après vous, quels enseignements pourraient tirer de vos méthodes d’autres univers sportifs et organisations professionnelles ?
J’ai été très impliqué dans la gestion de deux clubs de football avec de plus faibles budgets que nos compétiteurs. Notre challenge a été d’arriver à les dépasser sans dépenser plus qu’eux. L’une des principales leçons tirées de cette aventure a été de comprendre qu’il est primordial de réfléchir longuement et sérieusement à la manière dont vous vous différenciez des autres. Vous devez trouver une ou deux choses que vous êtes en mesure d’exécuter nettement mieux que vos concurrents afin de compenser l’écart en termes de niveaux d’investissement.
Quels freins (le cas échéant) avez-vous rencontrée lors de l’implémentation d’un changement ?
Il est toujours difficile pour la nature humaine d’accepter le changement, mais je pense qu’il est encore plus difficile de conduire le changement dans une organisation prospère que dans une organisation défaillante. Lorsque vous réussissez, la réaction naturelle des individus est : pourquoi réparer un système quand il n’est pas cassé ? Mais c’est souvent le bon moment pour conduire le changement, car si vous attendez que les choses aillent mal, il sera probablement trop tard.
Quel est votre prochain projet ? Travaillez-vous à l’écriture d’un nouveau livre ? Si oui, le contenu ou le titre vont-ils refléter les défis survenus en 2020
Pour le moment, je suis très occupé avec la gestion des deux clubs de football. Avec le Brentford FC, nous avons l’ambition de progresser pour atteindre la Première Ligue cette saison. Avec le Midtjylland FC, nous avons pour objectif de remporter un autre Championnat et cela me prend tout mon temps.
Sur votre fil Twitter, vous déclarez « Le chemin le plus sûr est celui le plus risqué ». Pourriez-vous développer cette idée ?
Ce que j’ai voulu dire par là, c’est ce que si vous suivez votre passion, vous ne pouvez pas perdre. La plupart du temps, les gens ne sont pas sûrs de vouloir suivre leur passion. S’ils n’obtiennent pas le résultat escompté, ils considèrent alors que c’est un échec. Mais les récompenses intrinsèques obtenues du fait d’avoir fait quelque chose que vous aimez valent à bien des égards beaucoup plus que le résultat en lui-même. De cette façon, le chemin le mois sûr est le plus sûr.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Assurez-vous que le meilleur argument l’emporte toujours. J’essaye d’instaurer cela en tant que leader de plusieurs organisations, pour essayer de créer une culture où les gens partagent leurs idées d’abord. Ayez le courage d’être en désaccord avec les autres et d’accepter que le meilleur argument l’emporte à la fin, même s’il vient de la personne ayant le moins d’expérience dans l’organisation.
Comment le passage au virtuel vous a-t-il impacté cette année ? Comment avez-vous surmonté les défis rencontrés ?
Nul doute que nous avons été obligés de trouver de nouvelles méthodes de travail. Il m’a rendu plus efficace d’une certaine manière, car tout le temps que j’allouais habituellement aux transports afin de me rendre aux réunions, j’ai pu le dédier à des choses plus productives.
Selon vous, quel sera le futur de la transformation digitale d’ici 2030 ?
La digitalisation est une force innarrêtable, et elle va transformer quasiment toutes les industries. C’est pour cette raison que je pense qu’il devrait être une priorité pour chaque entreprise de déterminer comment le digital peut améliorer leur entreprise ainsi que l’expérience client.
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