Nous ne vivons plus dans un monde que l’on peut prédire à l’aide de modèles et d’analyses de tendances. Le changement est aujourd’hui plus rapide et plus imprévisible que jamais. La question est de savoir comment évoluer dans un monde qui ne peut être prédit.
« La disruption est une constante. Ce n’est pas un problème. C’est une caractéristique. » – Roger Spitz
Définir la notion de disruption
Dans une ère marquée par une complexité croissante, Roger Spitz, fondateur du Disruptive Futures Institute, affirme que nous nous méprenons sur la notion de disruption. Il ne s’agit pas seulement de nouvelles technologies ou d’évolutions du marché, mais d’un phénomène systémique et constant.
Plutôt que d’essayer de prédire le changement à l’aide de modèles dépassés, l’Autorité de prospective stratégique adopte une nouvelle approche ancrée dans la pensée systémique et l’optimisme éclairé.
Aller plus loin avec les « métaruptions »
Au cours de cette interview, le conférencier introduit l’idée de « métaruptions », qui sont des forces qui se croisent et qui résistent à l’analyse traditionnelle des tendances. Il s’agit notamment du climat, de l’IA, des changements sociétaux et de l’effondrement des écosystèmes d’information. « Il est impossible de les contrôler, de les isoler ou de les prédire. Ainsi, il est nécessaire de se préparer aux chocs et aux surprises et s’accommoder de cette imprévisibilité. »
Les limites de l’IA dans un monde non prédictible
Son avertissement sur l’IA est clair : si elle excelle dans des environnements connus, elle atteint dangereusement ses limites dans des écosystèmes complexes et incertains. Le risque ne réside pas seulement dans les mauvaises prédictions, mais aussi dans le fait de confier la prise de décision à des systèmes qui n’ont pas le contexte philosophique ou éthique nécessaire pour naviguer dans l’ambiguïté : « Il n’y a pas de données sur le futur ».
Tout repenser pour faire face à la complexité
L’auteur multi-primé explique ensuite que la pensée linéaire est obsolète et que nous avons besoin de nouveaux systèmes d’exploitation pour faire face à la complexité. Il nous met au défi de tout repenser : de la façon dont nous prenons des décisions à la façon dont nous éduquons, en passant par la façon dont nous interprétons les risques. L’outil le plus puissant dont nous disposons est une « vision du monde » éclairée.
Manager dans un monde imprévisible
Pour conclure, Roger Spitz encourage les dirigeants à accepter l’incertitude et à repenser la prise de décision. Les travaux de son institut visent à préparer les dirigeants au monde futur.
« Des milliards seront créés ou détruits par le changement. L’endroit où vous atterrissez dépend de la façon dont vous voyez le monde. »
Interview :
- 00:00 Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
- 00:26 Comment votre carrière a-t-elle influencé votre façon d’aborder la disruption ?
- 01:35 Comment définissez-vous la « rupture systémique » et quelles sont les idées fausses qui circulent à son sujet ?
- 02:41 Que signifie le Techistentialism ? Comment envisagez-vous l’évolution du processus décisionnel avec l’essor de l’IA?
- 04:17 Quels concepts souhaitez-vous que les lecteurs retiennent de votre livre Disrupt With Impact ?
- 06:09 En tant que conseiller auprès du département Prospective du Forum économique mondial, quelles sont les tendances que vous suivez de près ?
- 10:46 Comment votre vision globale aide-t-elle les entreprises à relever leurs principaux défis ?
- 12:47 Quels sont vos futurs projets ?
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